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Manuel d’infanterie de 1807

Il est précisé dans le manuel que les Tambours portent "l'Habit de la troupe avec des nids d’hirondelle de la distinctive galonnés de la couleur des boutons."

La volonté de cette partie du règlement de 1807 est visiblement de re-standardiser les batteries suite à quelques dérives!

 

Extraits:
"Il existe maintenant dans chaque régiment une manière de battre la caisse qui est dissemblable et de caprice. Il n’a pas été pour cet objet communiqué de règlement aux troupes depuis celui du 14 mai 1754, approuvé de nouveau le 6 mai 1755, si ce n’est à quelques régiments étrangers. En conséquence les tambours-maîtres et les tambours-majors, désireux d’approfondir ce qui les concerne, devraient avoir recours à ce règlement, qui a fixé l’espèce de chaque batterie et son mode d’exécution.

-Pour appeler aux consignes, on fait : un roulement, une breloque, un rappel
-Pour appeler aux tambours : un roulement, la première reprise de l’assemblée.
-Pour appeler aux sergents et caporaux de semaine : un roulement, un rappel.
-Pour appeler aux caporaux : un roulement, un coup de baguette.
-Pour appeler aux fourriers : un roulement ; deux coups de baguette.
-Pour appeler aux sergents : un roulement, trois coups de baguette.
-Pour appeler aux sergents-majors : un roulement, quatre coups de baguette
-Pour les distributions : on bat la breloque. On la bat pour faire balayer les rues du camp. On la bat pour éparpiller une ligne sous les armes, ce qui s’appelle aussi « battre à la paille »
-Pour inspections de sergents et caporaux de semaine : on bat deux roulements (règlement de 1768)
-Pour inspection d’officiers de semaine : on bat trois roulements (règlement de 1768) -Au camp, cette même batterie appelle à l’ordre.
-Au camp, on bat la garde à sept heures et demie dans les mois d’été, à huit heures dans l’hiver.
-Dans les routes de nuit, si le tambour de la queue rappelle, c’est pour faire arrêter la tête. S’il bat aux champs, c’est pour la faire marcher.
-Pour lever le camp, on bat la générale, l’assemblée et le drapeau.
-Si le camp ne se lève pas en entier, au lieu de la générale, on bat le premier.
-En route, on bat le premier, l’assemblée et le rappel.
-Au camp, un coup de canon donne le signal de la retraite ; dans tous les cas, toute batterie venue de la droite est répétée à l’instant sur toute la ligne. A l’exception de la générale, les batteries doivent s’exécuter d’abord de pied ferme devant le drapeau, à raison de vingt-cinq reprises de suite. Après la retraite, les tambours ne battent plus pour rendre d’honneurs. Leur école ne commence jamais par la générale."

 

Horaires des batteries de caisse:
-Le roulement du matin pour l'appel se fait à l'heure ordonnée suivant la saison
-A 8 heures et demie, rappel aux tambours pour leur inspection
-A 9 heures, on bat la garde et l'assemblée, à neuf heures et demie, deux roulements pour inspection des sergents de semaine (règlement de 1768)
-A 10 heures, roulement de la soupe
-A 10 heures et demie, trois roulements pour l'inspection des officiers de semaine (règlement de 1768)
-A 11 heures et demie on rappelle; après le départ de la garde, on bat l'ordre et ensuite le roulement pour l'appel
-A 4 heures en hiver, et à 5 heures en été, roulement de la soupe
-Rappel pour les tambours à l'heure ordonnée suivant la saison, à l'effet de battre la retraite. Le tambour-major, après avoir passé l'inspection et fait l'appel, les conduit ainsi que le tambour-maître, au lieu désigné pour la retraite.
-Roulement de l'appel à l'heure ordonnée suivant la saison.
-Une demi-heure après l'appel, roulement des feux.A toute heure de la journée, les officiers supérieurs, le capitaine de police, l'adjudant-major, l'adjudant, et le sergent de planton font battre, suivant le besoin, aux consignés, sergents-majors, fourriers, sergents et caporaux de semaine; aucune autre personne ne peut s'arroger ce droit.
La présente consigne sera exécutée sous la responsabilité de l'adjudant et la surveillance du capitaine de police.
Le sergent inspecte la sentinelle. Il est chargé de faire exécuter toutes les batteries aux heures que l'adjudant lui indique. Il a en conséquence le tambour de service à ses ordres."

 

 

Précisions concernant l'instruction:
Le Tambour-major sera chargé de l'instruction des tambours et en sera responsable à l'Aide-major de chaque bataillon; le plus ancien tambour de chaque bataillon répondra de ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche et la manière dont les tambours doivent battre toutes les batteries avec précision.
On suivra la marche et les batteries réglées en 1754, et les commandants des prononces et des places tiendront la main à ce qu'on ne s'en écarte en aucun point.
On exercera les tambours, d'abord un à un, ensuite deux ensemble, et successivement un plus grand nombre.
Lorsqu'ils seront parvenus au degré de perfection nécessaire, ils seront exercés deux fois par semaine pendant l'hiver, et pendant l'été ils ne le feront que les jours qu'on exercera leur bataillon entier.

Précisions concernant le Tambour-Major:
(syntaxe et orthographe d'origine respectée)
"Le tambour-major est un sous-officier élu au chois du conseil d’administration. Il fait partie de l’état-major ; il est le chef des tambours et cornets ; c’est de lui qu’ils reçoivent l’ordre qui lui a été donné au cercle. Il fait l’appel des musiciens ; il passe l’inspection des tambours ; il commande leur service au moyen d’un contrôle par rang de compagnie ; il a le droit de coucher seul ; il loge avec le caporal-tambour et les musiciens ; il fait ordinaire avec les sergents.
L’usage veut qu’il soit reçu par le capitaine de police à la tête de la garde, tous les tambours y étant présents.
Il porte une longue canne à grosse pomme. Les différentes batteries que le règlement lui prescrit de faire exécuter, et qui forment ce qu’on appelle l’ «ordonnance », sont celle-ci :

La Générale
La générale annonce le rassemblement de toutes les troupes d’une garnison, d’un cantonnement ou d’un camp ; à l’école des tambours, elle termine la leçon, afin qu’on ne prenne point le change, en supposant qu’elle appelle aux armes. Au lieu de la générale,on bat le premier, c’est a dire aux champs , quand il y a dans le même lieu d’autres troupes qui ne doivent pas prendre les armes. Pour une troupe partant d’une garnison, le premier se bat deux heures avant qu’on ne se mette en route. Quelquefois, pour éviter que la générale ne répande l’alarme, on la remplace par la retraite. Si on bat à l’improviste, les troupes s’assemblent de suite au poste d’alarme. Au camp, la générale commence ordinairement au quartier-général ; c’est le tambour de la garde de la place qui l’exécute ; les tambours de la garde de police et des officiers généraux y répondent de suite : elle se bat une heure et demie avant le départ ; si elle se battait pour une réjouissance, l’armée en serait prévenue.

L’assemblée
C’est la batterie qui annonce la réunion des hommes par compagnie. Elle est en usage pour l’avertissement des gardes en garnison et au camp ; aussi l’appelle-t-on également « battre la garde » ; elle a lieu en garnison à 9 heures du matin. Dans les pays méridionaux, où la garde peut se monter à 10 heures, l’assemblée doit être battue à 7 heures du matin. En route, l’assemblée est la seconde batterie après la générale ou le « premier » ; c’est pourquoi on l’appelait autrefois le «second » ; elle précède le « drapeau », afin de faire habiller le soldat pour qu’il se rende au lieu du rassemblement. Au camp, lorsque l’ « assemblée » doit annoncer la garde, elle se bat à 7 heures, depuis le 1er mai jusqu’au 1er septembre, et à 8 heures les autres mois de l’année. Au camp, l’ « assemblée » est la seconde batterie ; elle a lieu une demi-heure après la générale, lorsqu’on doit décamper ; elle commence toujours par la droite, et indique qu’il faut détendre, charger les bagages et atteler.

Le rappel
Le rappel est l’avertissement de la réunion des compagnies en bataillon, à rangs serrés. Cette batterie sert aussi à rendre les honneurs au sénat en corps, aux sénateurs faisant leur entrée d’honneur, aux grands officiers de la légion d’honneur, chefs de cohortes, aux généraux de division commandant une division militaire territoriale faisant leur entrée d’honneur, aux généraux de division employés, et généraux de division inspecteurs pendant leur inspection. En garnison, le tambour de la garde de police rappelle à 8 heures et demie du matin aux tambours pour leur inspection ; à 11 heure un quart les tambours rappellent pour la garde.

Au Drapeau
On fait usage de cette batterie, lorsqu'on emporte le drapeau (aigle ou enseigne) de la demeure du commandant ou qu'on l'y reconduit, soit en garnison, soit en route. Quand une troupe part d'une garnison, il ne doit pas y avoir plus de 2 heures d'intervalle entre la générale et le drapeau. Quand en route, on apporte le drapeau, cette batterie est la troisième, c'est-à-dire qu'elle succède à la générale ou premier, et à l'assemblée. Elle a lieu une heure et demie après la générale. Au camp, cet ordre et cet intervalle de batteries sont les mêmes, le signal aux drapeaux vient de la droite, il annonce que les troupes doivent se mettre en bataille à la tête du camp. On pourrait aussi appeler  "ralliement" cette batterie parce que, si une troupe en manoeuvre ou en pleine campagne avait été dispersée par la breloque, on bat aux drapeaux pour la rallier à son aigle. Autrefois, on faisait encore usage de cette batterie pour faire poser les armes aux faisceaux ou au corps de garde. Le signal que l'ordonnance prescrit pour la faire exécuter consiste à élever le bras droit, en tournant le poignet dedans, de façon que la canne soit à la hauteur de la cravate, on pourrait douter si le bout de la canne doit être à gauche ou à droite. Il y a des tambours-majors qui sont dans l'habitude de la diriger vers leur gauche, le mouvement contraire semble plus gracieux.

Aux champs
On appelle ainsi la batterie du pas ordinaire, parce qu' au camp, elle annonce que la tête de la troupe est en marche; on l'appelait autrefois la "marche". Elle sert à rendre les honneurs au Saint-Sacrement, à Sa Majesté, aux princes, grands dignitaires, ministres, maréchaux, grands officiers militaires ou civils et généraux en chef. Dans les messes militaires, on bat aux champs au moment de l'élévation. On appelle cette marche " le premier " quand en route on s'en sert pour faire partir les fourriers du régiment, ou bien, quand au camp, on s'en sert au lieu de la générale , par la raison qu'il n'y aurait qu'une partie du camp qui devrait détendre. Dans les routes de nuit, lorsque les tambours de la queue battent aux champs après que la colonne a fait halte pour se rallier, cela indique que la tête de la colonne doit se remettre en marche. C'est au son de cette batterie qu'on défile. Cependant Sa Majesté fait plus ordinairement défiler au pas accéléré . Cette batterie sert aussi à annoncer la fermeture des portes. Les tambours montent, dans ce cas, sur le parapet du rempart pour l'y exécuter.

Le pas accéléré
Le pas accéléré a succédé au " pas de manoeuvre, et celui-ci au "pas redoublé", il sert à conduire les gardes à leur poste et à les en ramener. Le pas accéléré proprement dit se bat à cent à la minute, mais il peut, suivant la volonté du chef; être ralenti ou précipité, et devient alors le pas de route ou le pas de charge. Le signal que l'ordonnance prescrit consiste à porter le bout de la canne en avant, le bras tendu. Il serait difficile d'expliquer pourquoi il n'y a presque pas de tambours-majors qui se soient conformés à cette instruction. Le signal consacré par l'usage, et qui a prévalu, consiste à élever la canne, le bras tendu, la paume de la main tournée en avant, l a pomme de la canne à la hauteur et devant la poignée du sabre.

La retraite
La retraite est l'avertissement de l'appel du soir qui a lieu une demi-heure après cette batterie terminée. Elle se bat au signal du tambour-major du plus ancien régiment, et les tambours l'exécutent depuis la place d'armes jusqu'à leur quartier.
-Dans le cas d'une dispute engagée entre différents régiments, ou dans toute autre circonstance, telle qu'un incendie, etc.., on fait quelquefois battre la retraite, qui équivaut à un ordre aux militaires de regagner de suite leur logement.
-En garnison, elle a lieu une demi-heure après que le mot est donné.
-Au camp, elle a lieu au soleil couchant, elle est annoncée par un coup de canon, ou tout autre signal de la droite.
-Dans les évolutions de ligne, on la fait quelquefois battre derrière tel ou tel régiment marchant en ligne, pour lui annoncer qu'il faut qu'il se retire.
-Le tambour-major, après avoir fait l'inspection et l'appel du tambour-maître et des tambours, les conduit, la caisse sur le dos, au lieu désigné pour la retraite.
-Après la retraite, les tambours-majors ne font plus rendre les honneurs à personne.

La messe
C'était une batterie particulière ; elle est inusitée depuis la révolution. Elle servait à appeler les compagnies qui se réunissaient sans armes, les dimanches et fêtes, à la gauche de la garde du jour.

La breloque
On la bat pour les distributions et pour les corvées, aussi dit-on également "battre la fascine", qui est une des principales corvées du camp. On la bat pour faire balayer les rues du camp, ce qui a lieu après que les tentes sont tendues et que la garde a défilé. pendant les exercices, on fait quelquefois battre la breloque, soit que la troupe ou qu'elle soit de pied ferme, ce qui indique aux soldats qu'ils peuvent rompre les rangs et se disperser à volonté, elle se bat pour envoyer les travailleurs à leur chantier et pour les leur faire quitter.

Aux armes
Cette batterie consiste en trois coups de baguette, elle appelle les gardes, postes et piquets. Il n'est rien dit ici au sujet des signaux des ces différentes batteries, ils sont tous expliqués au règlement d'exercice, Ecole du peloton, sixième leçon."

 

Précisions:
Ces batteries pouvaient être accompagnées par des fifres ou des hautbois. Ci dessous, Le Pas redoublé.

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