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Tambours-Majors

Le titre (il ne s'agit pas d'un grade) de Tambour major fut créé par l'ordonnance 4 novembre 1651. Il s'agissait de régulariser l'usage puisque, avant cette date, les "mestres de camp" agissaient sur ce point à leur guise. On dota les premiers tambours-majors d'un bâton. Ils s'en servirent pour battre la mesure et, peu à peu, le bâton devint canne ornée de fils de métal et de chaînettes et dont le pommeau de métal, parfois même en argent, fut de plus en plus ornementé... de même que les tenues des titulaires!


Joseph-Henri de Bombelles, en mai 1754, réunit tous les Tambours-Majors de France (et de Navarre) sous les ordres du Tambour-Major Jacques Bourroux qui leur dispense à tous la même instruction. Ce sont très probablement ceux que l'on trouve dans "l'Instruction sur l'exercice de l'Infanterie", du 29 juin 1753, où l'on trouve précisés les "signaux" que le Tambour-Major donne aux tambours:

 

tambourmajor2 ord1753 major

L'instruction des tambours débutants était confiée au seul tambour-major.

En raison du grand développement des musiques, le rôle éducatif fut confié à partir de janvier 1766 au tambour-major de chaque bataillon, (le plus ancien tambour du bataillon). En mars 1788, ce dernier prit le titre de caporal-tambour. Chargé de l'instruction des jeunes tambours, il commande les instrumentistes du 2e bataillon et remplace le tambour-major en cas d'absence. En 1803, on lui donne une canne, plus petite et moins richement travaillée que celle du tambour-major, décorée de cordons de soie ou de laine, et se terminant par une boule de laiton ou en tôle de fer.

En juillet 1811, on crée dans chaque régiment une école de douze tambours. On nomme alors un second caporal-tambour chargé d'y initier les recrues.

Les Tambour-Major étaient souvent recrutés parmi les hommes de haute taille. Sous Napoléon III, on fixa une limite minimale à 1m80. Ils étaient particulièrement exposés dans les batailles du fait de leurs uniformes remarquables. Uniformes fort coûteux aussi, et on disait sous l'Empire qu'il était préférable de faire prisonnier un tambour-major que l'Empereur lui-même.

 

Plusieurs sont restés dans l'histoire du premier Empire:

Jean-Nicolas SENOT ( 1761-1837) s'engage à l'âge de 17 ans et fera toutes les campagnes de Napoléon 1er, qui le décorera de la Légion d'honneur en 1806. Resté dans la légende comme un géant, il ne faisait pourtant qu'1m75, la taille tout juste réglementaire pour faire partie de la garde de Napoléon. Il a été représenté par l'un des plus grands peintres du temps, David, dans son uniforme rutilant.

Selon les archives de VINCENNES, Louis KRUTTER (1m93) fut nommé Tambour Major du 1er Régiment de la garde le 10 mai 1803, le Colonel en étant REMOISSENET, ancien Tambour-Major du Régiment de Navarre.

Jean Dominique BERTHOLDE (1m91) fut nommé Tambour-Major du 2ème Régiment le 21 mai 1803, le Colonel en étant RABBE, ancien Tambour-Major du Régiment d'Artois.

Parmi les très grands en taille, on n'oubliera pas Vercellana, au 2e régiment de grenadiers à pied, qui cumulait ses fonctions avec celle de maître d'armes et dont la taille était de 1,97 m, ni Silliakus, le Tambour-Major du 3e régiment de grenadiers à pied, qui culminait à 2m02 et mourut pendant la retraite de Russie.

Sous Napoléon III, une chanson disait :


"Le tambour-major
Tout galonné d'or
A partout la pomme!
C'est un superbe homme
Qui sous le soleil n'a pas son pareil!"


 TM et Tambours empire